mercredi 28 avril 2010

Le gecko surprise

Des millions d’espèces cohabitent en forêt tropicale, du fait des spécialisations spatiales (étagement de la forêt), alimentaires, comportementales et temporelles (alternance jour-nuit). On trouve ainsi, dans un rayon de 3 kilomètres seulement, 2 à 4 fois plus de vertébrés supérieurs (mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens) et 3 à 10 fois plus d’arthropodes en région tropicale qu’en région tempérée. De manière générale, les scientifiques estiment entre 5 et plus de 30 millions le nombre total d’espèces dans ces écosystèmes. Cette fourchette suggère à quel point l’étendue de nos connaissances est encore limitée...


Même pour les espèces connues, les aires de répartition ne sont pas toujours clairement délimitées. C’est le cas de ce lézard, rencontré lors d’une sortie nocturne il y a plusieurs semaines dans la région du Petén, au Guatemala. Bon nombre de sites Internet n'en font pas mention dans cette région, pourtant, nous sommes convaincus de son identité : il s’agit bel et bien du gecko à bande du Yucatan (Coleonyx elegans), largement répandu au Mexique.


Jamais nous n’avions observé un gecko si bariolé ! Nous avons passé près de 4 heures à le photographier. Les locaux, en découvrant nos images, sont effrayés: selon eux, tel un serpent corail ou une grenouille dendrobate, les couleurs vives de ce lézard préviendraient de sa toxicité. Nous les rassurons à ce sujet... nous sommes encore vivants et en bonne santé, même après avoir manipulé le squamate.

lundi 19 avril 2010

Un iguane à 4000 mètres

Derrière le terme de forêt tropicale se cachent en réalité plusieurs types de biomes (ensemble d’écosystèmes). La forêt tropicale humide, ou ombrophile, est le premier exemple qui vient à l'esprit mais les savanes ou les mangroves sont aussi des biomes tropicaux forestiers. Dans le sud-ouest du Guatemala, la région de l’Altiplano est, quant à elle, principalement dominée par des forêts tropicales de conifères.

Ce jour là, nous avons pour objectif d’atteindre le sommet du plus haut point de l’Amérique centrale : le cratère du volcan Tajumulco, à 4 220 mètres d’altitude. La randonnée, rendue difficile par le manque d’oxygène, traverse les forêts de pins et nous fait faire connaissance avec un étrange petit reptile : l’iguane à écailles malachite (Sceloropus malachitus, ici un mâle).

Nommé ainsi en raison de la couleur de ses écailles (la malachite est un minéral vert intense), ce petit lézard se trouve dans toute l’Amérique centrale et plusieurs sites Internet font mention de son goût pour les hautes températures : nous nous étonnons donc de le rencontrer à si haute altitude…le climat est ici glacial et venteux. Une chose est certaine : ayant déjà observé cette espèce au Costa Rica à plus de 3 000 mètres, nous sommes convaincus que ce lézard n’est pas tombé de la poche d’un randonneur!

samedi 10 avril 2010

Des oiseaux au fil de l'eau

Le parc national Laguna del Tigre (ci-dessous), le refuge de vie sauvage Bocas del Polochic et le biotope Monterrico-Hawaii font partie des plus vastes zones humides du Guatemala. Ces sites abritent une grande diversité d’écosystèmes (rivières, lagunes, marais, mangroves…) et sont des zones naturelles extraordinaires pour l’observation d’oiseaux aquatiques.


Courlan brun, spatule rosée, ibis blanc, aigrette tricolore…des centaines d’espèces différentes, migratrices ou non, viennent ici se nourrir et se reproduire. Ces volatiles, échassiers ou palmipèdes, appartiennent souvent aux ordres des gruiformes et des pélécaniformes. Plus qu’un portrait, nous avons préféré ce mois-ci vous présenter un très bref aperçu de cette splendide diversité. De haut en bas : la talève violacée (Porphyrio martinica, d’Amérique et d’Afrique), l’anhinga d’Amérique (Anhinga anhinga) et l’onoré du Mexique (Tigrisoma mexicanum, exclusivement en l’Amérique centrale).



Certains photographes aiment s’immerger jusqu’à la taille dans des affûts flottants pour approcher les oiseaux aquatiques. Pour notre part, nous préférons longer les berges d’un cours d’eau avec une barque en se laissant dériver lentement au rythme du courant et de rares coups de rames. Mais bien souvent, le simple fait de s’asseoir sur un ponton aux premières heures de la journée permet d’épier quelques instants ces rois de la pêche.