mardi 29 décembre 2009

Les crocs du crocodile


Que ce soit dans la baie de Chetumal, dans les marais de El Eden ou dans les rivières de Montes Azules, nous nous retrouvons régulièrement sur le territoire du plus grand prédateur des eaux douces d'Amérique centrale : le crocodile. Tout droit sorti de la préhistoire, ce gros lézard inspire bien plus la terreur que l'admiration mais nous éprouvons une certaine excitation à chaque fois qu'il entre dans le cadre de notre appareil photo...


Pour observer ces reptiles, le plus simple consiste à longer les berges d'une rivière en barque : lorsque la température s'élève, les crocodiles végètent au bord de l'eau et font le plein d'énergie solaire. Deux espèces se distinguent ici : le crocodile américain (Crocodylus acutus) et le crocodile de Morolet (Crocodylus moreletii).


Depuis notre arrivée au Mexique, le crocodile de Morolet est celui qui se laisse le plus facilement observer (en photo ici). Son aire de répartition étant limitée au sud du Mexique, au Belize et au Guatemala, nous n'aurons pas l'opportunité de le photographier à chaque étape de notre périple. Plus petit et moins dangereux que le crocodile américain, il se distingue du caïman (que nous vous présenterons plus tard) par le fait que les dents de sa mâchoire inférieure sont visibles lorsque sa gueule est fermée. Alors compter les crocs du crocodiles, oui, mais avec une bonne distance de
sécurité !

mercredi 16 décembre 2009

En danger d'extinction


Depuis 1973, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites) a mis en place un système de trois annexes (I, II et III) pour classer les espèces les plus touchées par ce trafic. Les espèces classées en annexe I sont celles dont la survie est la plus compromise, entre d'autres termes celles qui sont menacées d'extinction. Le jaguar, le tapir de Baird, l'aigle harpie, le crocodile de Morolet ou la tortue blanche, présentée aujourd'hui (Dermatemys mawii), sont quelques espèces emblématiques de l'Amérique centrale qui font partie de cette sinistre liste. Il y en a malheureusement plusieurs centaines d'autres...


Seule représentante de sa famille, la tortue blanche fréquente les eaux douces du sud du Mexique jusqu'au Honduras. Pouvoir photographier cette espèce dans son milieu naturel est devenu rare. Nous la rencontrons dans l'une des rivières qui découpent la forêt de Montes Azules. La tortue nage alors le long des berges, sans doute à la recherche d'un site pour pondre ses œufs car elle est en période de reproduction.


A peine la tortue repérée, le jeune mexicain qui pilote notre embarcation se jette à l'eau pour l'attraper et nous offre ainsi l'occasion de la photographier sous toutes ses coutures. Ce reptile est peu connu chez nous mais la qualité gustative de sa chair et de ses œufs l 'ont rendu plus célèbre en Amérique centrale, au point de menacer son avenir. Aujourd'hui, son commerce est totalement interdit.

lundi 7 décembre 2009

Un équilibriste au poil

Crocodiles, toucans, singes hurleurs… Notre séjour au centre de conservation du Ara macao (message précédent) nous permet d’observer de nombreuses autres espèces. La plus grande surprise est notre rencontre avec un curieux mammifère nocturne arboricole d’environ 50 cm : le kinkajou (Potos flavus). Ce soir là, vers 20 h, il passe juste devant notre cabane à moins de cinq mètres de hauteur. Une occasion unique de photographier cet animal si difficile à traquer dans son milieu naturel.


L’aisance remarquable de cette petite boule de poils à évoluer dans les arbres et sa jolie petite tête ronde ont autrefois trompé les scientifiques qui ont vu en lui une sorte de singe, un lémurien plus exactement. Le kinkajou est doté d’une longue queue préhensile qu'il utilise pour se suspendre aux branches, de doigts capables de saisir la moindre petite brindille en se refermant totalement dans la paume de la main et d’articulations particulières aux genoux et aux coudes qui lui permettent de descendre la tête en bas le long d’un tronc.


Toutes ces adaptations ne font pas de lui un primate pour autant. En réalité, le kinkajou appartient à la même famille que le raton-laveur ou le coati et fait donc partie, au même titre que le tigre, l’ours brun ou le loup, de l’ordre des carnivores. Et là encore, ne pas se fier aux apparences car plus des trois quarts de son alimentation est composée de fruits, de nectar ou de feuilles. Son régime alimentaire en fait un excellent disséminateur de graines et de pollen dans la forêt tropicale.