mardi 30 mars 2010

Un festival de pélicans

Notre périple au Guatemala se poursuit vers le lac Izabal, le plus grand du pays. Les eaux de cette immense étendue aquatique alimentent le fleuve rio dulce avant de se déverser dans la mer des Caraïbes. Conduit par un pêcheur, nous prenons le bateau au départ du petit port de Livingston pour remonter ce fleuve et prendre des clichés de l’oiseau le plus imposant de la région : le pélican brun (Pelecanus occidentalis).


Les pélicans vivent en colonies de plusieurs dizaines d’individus et nous sommes ici entourés d’innombrables groupes: nous ne savons plus où donner de la tête pour photographier ces immenses volatiles. Ses deux mètres d’envergure donnent au pélican une allure lourde et massive. Mais en dépit de son apparence corpulente, nous nous étonnons de l’adresse avec laquelle il exécute ses glissées à grande vitesse au dessus de la surface de l’eau.


Le pélican est un oiseau pêcheur par excellence. L’adaptation la plus caractéristique liée à son régime alimentaire piscivore est le sac formé par une membrane de peau sous la mâchoire inférieure. Utilisée comme un filet pour piéger ses proies, cette poche est une arme redoutable ! L’image du pélican que nous avions, le bec gonflé d’eau et de poissons, est toutefois à nuancer : les poissons capturés ne sont pas stockés dans le sac gulaire mais directement ingurgités pour ne pas modifier le centre de gravité de l’animal et lui permettre de reprendre son vol.

mardi 16 mars 2010

Une liane qui s'anime

Il existe près de 700 espèces de reptiles en Amérique centrale, dont plusieurs dizaines de serpents. La vipère fer-de-lance (présentée le 8 février), le serpent-corail ou le crotale sont parmi les plus dangereux, mais la majorité des ophidiens sont heureusement inoffensifs.C’est le cas de cette couleuvre diurne, Oxybelis aeneus, croisée le long d’un sentier de bon matin.

Avec 150 cm de long et un diamètre qui n’excède pas celui d’un crayon, ce serpent brun ressemble à s’y méprendre à une grande brindille et hérite du surnom de serpent-liane. Ce mimétisme des formes est appelé homotypie. L’Oxybelis est un grand amateur de lézards et de grenouilles : capable de rester figé de longues heures entre des branches (il est arboricole), il attend le passage de sa proie avant de se détendre à une vitesse fulgurante pour la saisir.

Immobile, nous n’aurions très certainement pas vu la couleuvre. Mais par chance, celle-ci se mouvait à notre passage. Une fois repéré, le serpent a très rapidement adopté sa posture classique d’intimidation en ouvrant grand la gueule : un moment unique pour prendre une photo saisissante !

lundi 8 mars 2010

La tortue hermétique

Ce matin-là, mal fagotés et les yeux encore collés, nous quittons notre moustiquaire à trois heures pour nous enfoncer dans la forêt avant le lever du soleil. Comme à chaque sortie nocturne nous espérons croiser un félin mais la balade s'avère peu fructueuse. Les premières lueurs du jour réveillant le sous-bois, nous faisons volte-face vers la station. C’est à ce moment que nous manquons d’écraser une petite tortue au milieu du sentier.

Si le fait de croiser un chélonien en forêt n’est déjà pas courant, nous avons en plus la surprise de voir le reptile s’enfermer complètement dans sa carapace : c’est une tortue-boite ! Ce terme générique désigne en réalité plusieurs genres et espèces de tortues (ici une cinosterne, Kinosternon sp.) dont le plastron est articulé à deux niveaux. Devant comme derrière, les voies d’accès sont verrouillées pour une protection optimale. Tête, pattes, queue, rien ne dépasse: imparable contre les prédateurs ! Nous restons près de Dame Tortue plusieurs heures, attendant qu'elle pointe le bout de son nez. Certainement lassée de notre présence, la cinosterne daigne enfin montrer son visage.