mardi 10 août 2010

L´arlequin à six pattes

Après deux mois consacrés à l´Amazonie, nous traversons la cordillère des Andes pour rejoindre Bilsa, une autre station biologique de la fondation Jatun Sacha. Bilsa est aussi le nom donné à une réserve protégée de 3 500 ha de forêt de pré-montagne et de nuage. Ici, à plus de 500 m d´altitude, l´eau ruisselle constamment le long de la végétation, donnant l´impression d´une pluie sans fin. L´humidité de l´air avoisine les 100% et mousses, lichens, broméliacées recouvrent les arbres (on parle de plantes épiphytes).

Dans la région, la forêt est menacée par l´élevage et l´agriculture. C´est pourquoi Carlos, responsable de la station, s´investit depuis 20 ans dans un vaste projet de reforestation. En sa compagnie, nous apprenons à différencier forêts primaires, mâtures et secondaires et nous nous étonnons des années de travail nécessaires à recréer une forêt à partir d´un pâturage.

Ce matin là, caché sous un tronc mort, une grosse bestiole laisse dépasser ses longues pattes. Le moment est unique : il s´agit d´un arlequin de Cayenne (Acrocinus longimanus), un insecte malheureusement très prisé par les collectionneurs. Au-delà des inexplicables hiéroglyphes dessinés sur ses élytres, ce coléoptère est remarquable par sa première paire de pattes, complètement disproportionnée chez le mâle (environ 10 cm). Ces appendices auraient un rôle dans la reproduction et aideraient l´insecte à franchir les obstacles dans le sous-bois. La séance photo, au grand angle et à quelques petits centimètres de l'arthropode bourdonnant, nous aura donné des frissons dans le dos...

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